« Que de temps perdu à gagner du temps » – Paul Morant

« Dépêche-toi »

« Pas de temps mort »

« Je perds mon temps »

« Je cours après le temps »

Des phrases courantes que l’on entend tout le temps et qui nous font penser que le temps ne nous appartient pas, qu’il nous est extérieur et surtout qu’il joue contre nous.

“Ils se contentent de tuer le temps en attendant que le temps les tue” – Simone de Beauvoir

Rester sur ce vison peut -être angoissante. Alors n’est-il pas préférable de réfléchir à son rapport au temps plutôt que de le subir ?

“ Les jours peuvent être égaux pour une horloge mais pas pour les hommes” – Marcel Proust

Notre rapport au temps est d’abord personnel et subjectif. Une heure peut paraître, pour certains, très longue et pour d’autres très courte. 

Mais le temps dépend également du contexte dans lequel nous sommes. Le temps habituel, en Occident, est celui de l’urgence et de la suractivité. Cela créée une certaine culpabilité, une certaine honte à « procrastiner », à ne « rien faire ». Le temps libre ne serait-il réduit qu’à être consommé, directement ou indirectement acheté. Y aurait-il aujourd’hui une impossibilité à perdre son temps  ou à le dépenser en pure perte?. 

« La perte la plus honteuse, pourtant, est celle que l’on fait par négligence (…) une grande partie de la vie s’écoule à mal faire, la plus grande à ne rien faire, la vie tout entière à faire autre chose (…). Embrasse toutes les heures, de la sorte, tu dépendras moins du lendemain quand tu auras mis la main sur l’aujourd’hui ». – Sénèque 

Le temps est un bien fragile qui peut rapidement nous échapper, faute d’une insouciance à l’égard du temps que nous possédons. Comment avoir prise sur ce temps qui nous appartient alors même qu’il semble toujours nous échapper?

Prendre déjà pleinement conscience des différentes dimensions du temps – le passé, le présent et le futur

Nous sommes des êtres de mémoire et le rôle de l’oubli réduit à néant une bonne partie de nos pensées et de nos actions passées. Pour autant, l’oubli n’est que l’envers du souvenir, lequel permet d’arracher au temps un grand nombre d’éléments. 

La mémoire est constitutive de notre identité c’est pourquoi certaines personnes cherchent à conserver ce passé par l’écriture, d’autres cherchent à comprendre ce qui, dans ce passé fait leur identité par le recours à une psychothérapie ou une psychanalyse. Mais l’homme est aussi capable de se projeter dans le futur et possède, en ce sens, un avenir.

La mémoire est constitutive de notre identité c’est pourquoi certaines personnes cherchent à conserver ce passé par l’écriture, d’autres cherchent à comprendre ce qui, dans ce passé fait leur identité par le recours à une psychothérapie ou une psychanalyse. Mais l’homme est aussi capable de se projeter dans le futur et possède, en ce sens, un avenir.

« L’homme n’est rien d’autre que son projet » – Sartre

Le temps nous constitue donc de part en part – par notre passé et par notre futur. Chaque instant cumule en nous la mémoire du passé et de l’avenir

Alors faut-il vivre l’instant présent ?

L’instant renvoie à un moment ponctuel, isolé du temps. La séparation du temps en seconde et en heure par exemple renvoie la durée à une somme d’instants qui pris ensemble forment un certain continuum. Mais si on additionne ces instants les uns aux autres on ne saurait retrouver la continuité qui caractérise le temps. Si nous procédons ainsi, nous n’obtenons que des instants identiques les uns aux autres mais ils n’entretiennent entre eux aucune relation.

Cette manière de pensée marque ce qui fait l’essence du temps à savoir que le temps intègre pleinement le passé au présent et à l’avenir et constitue notre vie « psychique profonde ».

Ainsi, ce que nous avons vécu se cumule avec ce que nous sommes en train de vivre et même oriente notre manière de considérer le futur. Notre présent et notre avenir  prennent alors la couleur de notre passé.

La mémoire dont nous avons parlée au début de ce chapitre nous montre que le temps qui s’écoule est une série d’actions ou d’évènements qui s’enchaînent linéairement les uns aux autres et que les actions passées et présentes paraissent être la cause de l’action ou de l’évènement suivant. Ainsi, la chaîne d’évènements que nous pouvons nous remémorer une fois ceux-

La mémoire est constitutive de notre identité c’est pourquoi certaines personnes cherchent à conserver ce passé par l’écriture, d’autres cherchent à comprendre ce qui, dans ce passé fait leur identité par le recours à une psychothérapie ou une psychanalyse. Mais l’homme est aussi capable de se projeter dans le futur et possède, en ce sens, un avenir.

« L’homme n’est rien d’autre que son projet » – Sartre

Le temps nous constitue donc de part en part – par notre passé et par notre futur. Chaque instant cumule en nous la mémoire du passé et de l’avenir

Alors faut-il vivre l’instant présent ?

L’instant renvoie à un moment ponctuel, isolé du temps. La séparation du temps en seconde et en heure par exemple renvoie la durée à une somme d’instants qui pris ensemble forment un certain continuum. Mais si on additionne ces instants les uns aux autres on ne saurait retrouver la continuité qui caractérise le temps. Si nous procédons ainsi, nous n’obtenons que des instants identiques les uns aux autres mais ils n’entretiennent entre eux aucune relation.

Cette manière de pensée marque ce qui fait l’essence du temps à savoir que le temps intègre pleinement le passé au présent et à l’avenir et constitue notre vie « psychique profonde ».

Ainsi, ce que nous avons vécu se cumule avec ce que nous sommes en train de vivre et même oriente notre manière de considérer le futur. Notre présent et notre avenir  prennent alors la couleur de notre passé.

La mémoire dont nous avons parlée au début de ce chapitre nous montre que le temps qui s’écoule est une série d’actions ou d’évènements qui s’enchaînent linéairement les uns aux autres et que les actions passées et présentes paraissent être la cause de l’action ou de l’évènement suivant. Ainsi, la chaîne d’évènements que nous pouvons nous remémorer une fois ceux-ci achevés aurait pu prendre, à chaque instant, un aspect différent.

En ce sens chaque moment qui est en train de s’écouler recèle en lui un nombre infini de possibilités. Il n’existe donc pas un seul chemin car à chaque instant l’être humain a dû faire des choix puisque rien n’est écrit par avance. La question du temps qui passe, et qui semble nous  « filer entre les doigts » devient autre, si nous considérons ce qu’est le temps au moment même où il s’écoule : l’ouverture vers un nombre indéfini de possibilités, laissant à l’être humain la capacité d’exercer sa liberté en opérant un choix jamais déterminé et prévu à l’avance de manière définitive.

Alors bien sûr, si le temps, définit par notre société est celui de l’urgence et de la suractivité, le temps libre serait du temps perdu et pourtant…, il semble essentiel de trouver du temps pour soi. 

Si nous voyons le temps comme une alternance de plein – suractivité- et de vide – perte de temps, le temps mort- alors c’est oublier que le vide ne se conçoit que par rapport au plein. Mais aussi grâce au vide le plein remplit son plein effet. Le vide est donc important car il permet au plein de fonctionner. Prenons l’exemple du sommeil, sa fonction n’est-elle pas de faire le vide pour pouvoir « fonctionner » le lendemain?. 

Faire le vide, c’est aussi prendre du temps pour soi et travailler ce qui fait trop plein.

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