Les Troubles du Stress Post Traumatique appelés aussi TSPT se développent après un évènement extrêmement traumatisant – agressions sexuelles ou physiques, prise d’otages, accident de la route, attentats…. Toutes les victimes de Troubles du Stress Post Traumatique ont en commun d’avoir vécu ou d’avoir été témoin d’un évènement durant lequel des personnes ont pu mourir, être grièvement blessées ou encore être menacées de mort. Ils ont vécu cet évènement avec effroi mélangé à un sentiment d’impuissance et d’horreur.
Que se passe-t-il au moment du traumatisme ?
Lors du traumatisme, il y a une réaction psychique. Le caractère est terrorisant, totalement imprévu, inconcevable, incompréhensible. Vous n’êtes pas préparé à vivre un tel stress. Le cerveau bloque alors la digestion et sécrète des hormones comme la noradrénaline et de l’adrénaline puis du cortisol pour permettre aux muscles de pouvoir soit se défendre, soit fuir cette situation extrême. Si cela n’est pas possible c’est la sidération. La personne est terrorisée, voire paralysée. Cette sidération, qui est à la fois physique mais aussi psychologique, est similaire à une anesthésie émotionnelle. On ne ressent plus les émotions, on ne ressent plus de douleur : c’est ce qui permet de survivre car une telle décharge de cortisol et d’adrénaline mettent la personne en risque de toxicité cardiaque et vasculaire (possibilité d’infarctus du myocarde ou atteinte de cellules nerveuses par exemple). Cela va donner une impression d’étrangeté, d’irréalisme, de confusion et de dépersonnalisation : c’est ce qu’on appelle la dissociation.
Les différentes zones du cerveau (amygdale, hippocampe, cortex associatif,) ne vont plus être connectés correctement les unes aux autres et ne pourront plus faire office de modulation. Les stimuli traumatiques vont continuer d’arriver mais sans connotation émotionnelle, sans souffrance. Les différentes mémoires (implicite émotionnelle, mémoire déclarative autobiographique et affective) ne vont plus faire office d’intégration de cet évènement stressant. Il n’y a plus de notion de temps, plus rien n’a de sens. Cet évènement va se nicher ailleurs et n’est pas traité correctement par la mémoire. Il reste « trop actuel, trop présent » et donne la sensation d’être plongé dans l’épisode terrifiant.
Comment apparaissent les premiers symptômes du TPST?
Il y a, en premier lieu une fatigue intense et une hypervigilance. Dans des moments, où la personne est un peu plus en sécurité, une odeur, une sensation, un bruit, un cri vont suffire pour créer chez elle un état de panique, une sensation de mort imminente, une douleur violente, mais aussi des hurlements dans sa tête, des sensations d’excitation qui ne lui appartiennent pas mais qui appartiennent à l’agresseur. Lui et sa mise en scène vont continuer à la hanter. Des flash-back apparaissent faisant revivre la scène traumatique le pouls monte en puissance ainsi que l’adrénaline et la victime est projetée sur la scène comme si elle y était.
Cela donne une très mauvaise image de soi, comme un sentiment de folie avec une forte culpabilité -d’être en vie alors que les autres sont morts, sentiment d’y être pour quelque chose- et culpabilité par rapport à ses proches de ne pas pouvoir surmonter ces angoisses et de leur faire vivre cela. Un sentiment de honte et d’impuissance s’installe.
Parfois, cette sidération peut rendre la victime amnésique et lui faire développer des anesthésies traumatiques dissociatives. Un épisode de la vie est impossible à retracer et peut un jour réapparaitre sous forme de flash à l’occasion d’une situation anodine mais venant réveiller quelque chose de très enfouie.
Des conduites addictives – comme la consommation d’alcool ou d’autres substances, des troubles du comportement alimentaire, … – des prises de risque sont mis en place par la victime pour, s’apaiser, s’échapper, retirer l’anxiété ou l’angoisse. Puis, il y a la dépression et le risque de suicide.
Quels types de prises en charge en cas de Troubles du Stress Post Traumatique ?
Il y a deux types de prises en charge.
1. La prise en charge immédiate, qui est vraiment très importante en termes d’urgence et de médecine légale.
2. La prise en charge psychothérapique à court, moyen terme pouvant combiner plusieurs méthodes, mais qui doivent avoir un dénominateur commun centré sur les violences et leurs conséquences.
C’est tout d’abord travailler à mettre la personne en sécurité : on élabore la vérité de ce que l’on a vécu, on décrypte la stratégie de l’agresseur. Il est alors question de donner un maximum d’outils, en prenant des situations et en les reliant. C’est un travail de compréhension des symptômes comprendre que « Je n’ai plus l’impression d’être une folle. » Ainsi, tout ce qui pourrait se réveiller comme mémoire traumatique sera reconnu, mis en lien et pourra être intégré beaucoup plus facilement par le cerveau.
On va tenter de comprendre pourquoi la victime a telle idée en tête à tel moment, pourquoi elle a l’impression de mourir étouffée dans telle situation, pourquoi elle se met en danger dans une autre… On retrace, on fait des liens en travaillant sur tout ce qui arrive à la personne, tout ce qui se passe en elle. Le but est d’identifier cette mémoire traumatique pour qu’elle devient alors une mémoire autobiographique parce qu’elle n’ait plus besoin de rester en alerte. C’est remettre de la chronologie en prenant en compte que le traumatisme est passé, qu’il a bien été vécu par la personne elle-même.
D’autres thérapies (Hypnose, EMDR etc.) peuvent aider à passer le cap à des moments vraiment difficiles. Ce ne sont pas des traitements permettant de traiter la mémoire traumatique, mais ils permettent de la rendre moins violente, moins envahissante.
Peut-on vivre une vie « normale » avec ce traumatisme ?
Une fois cette mémoire traumatique apaisée, on ne vivra jamais la vie qu’on aurait vécue s’il n’y avait pas eu de traumatisme. Un traumatisme fait basculer votre vie, vous ne pourrez plus avoir le même regard sur le monde. Mais vous ne le revivrez plus comme si vous y étiez à nouveau au moment le plus douloureux, le plus terrorisant.
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